Marie-Claude Coulombe : Sept-Îles toujours
Florence Tison
8 novembre 2018
Bon à savoir
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Nous lui avons posé quelques questions à propos de son parcours.
Vous travaillez à Sept-Îles?
Je suis née ici, j’ai grandi ici et je vais probablement y mourir aussi!
Vous avez étudié sur la Côte-Nord aussi?
J’ai fait un dec en bureautique au cégep de Sept-Îles. J’ai eu mon diplôme en 2011.
Pourquoi avoir choisi le secrétariat?
C’est un concours de circonstances! J’ai fait un retour à l’école après avoir accouché d’un petit garçon, lorsqu’il a eu deux ans. J’avais fini mon secondaire, et je ne savais pas où me diriger. J’ai décidé de m’offrir un avenir, et à mon garçon aussi.
Je ne voulais pas déménager pour ne pas déraciner mon enfant, et le choix de cours était relativement restreint dans la région. J’ai vu bureautique, et je me suis dit « Je vais l’essayer! ». J’aimais jouer dans les papiers, et j’aime rendre service aux gens.
Aujourd’hui, êtes-vous contente de votre choix d’études?
J’ai beaucoup apprécié le programme, qui était très complet même si c’est en région. Je voulais vraiment me diriger vers une formation collégiale plutôt qu’une formation professionnelle, parce que je voulais une formation plus complète et un bon diplôme dans mes mains en sortant de l’école.
J’ai fait mon cours en quatre ans. Je me suis vraiment trouvé un intérêt pour le métier. C’est ce que j’aime faire.
Comment êtes-vous atterrie dans le domaine juridique?
Je vous dirais que c’est une chance que j’ai eue. À ma sortie de l’école, on avait des stages à faire dans notre technique. Mes deux stages, je les ai faits pour la ville de Sept-Îles. Par la suite, j’ai toujours enchaîné les contrats pour la ville. J’ai fait urbanisme, les finances, le greffe, la bibliothèque, la mairie, le service d’incendie… J’ai quasiment fait le tour de tous les services!
Ce sont des expériences toutes aussi variées les unes que les autres. Ce sont tous des domaines différents, qui touchent quand même le municipal, mais les finances et l’urbanisme ce n’est pas la même chose!
Vous n’avez pas décroché de poste permanent à la ville de Sept-Îles?
Les gens qui étaient à contrat, donc temporaires, ne pouvaient pas appliquer sur les postes à l’interne. Il y a une couple de postes qui m’ont passé sous le nez au fil des années. Au fil du temps, il n’y a plus eu de contrat pour moi à la ville.
J’ai envoyé ma candidature à la banque de données du gouvernement et j’ai eu un contrat à la Sûreté du Québec. Au bout d’un an, la Sûreté du Québec était en restructuration, et donc mon poste a été aboli.
Je me suis retrouvée sur le chômage. J’ai trouvé du travail dans un tout autre domaine : je me suis retrouvée en imprimerie comme aide générale d’atelier. Je touchais à tout ce qui est reliure, plastifiage... Tout ce qui concerne l’imprimerie, dans le fond.
J’ai occupé ce poste pendant sept mois. Il fallait ben que je paye mes facture, étant maman monoparentale!
Là, une offre d’emploi est atterrie sur mon Messenger. Une de mes professeures du cégep avait référé mon nom à une adjointe qui travaillait au bureau où je travaille en ce moment.
J’ai envoyé mon CV, j’ai passé l’entrevue et c’est comme ça que je suis atterrie dans un bureau d’avocats! Un heureux hasard.
Vous aimez votre emploi?
Le domaine juridique m’a toujours intéressée, dans le sens où ça peut couvrir plein de domaines, autant le civil que le droit familial et la succession. Les journées se suivent mais ne se ressemblent pas.
En n’ayant pas de formation juridique en tant que tel, j’apprends vraiment sur le tas. J’ai la chance de travailler avec des gens en or, et je m’abreuve de leur expérience. J’apprends tous les jours. Mon avocat, mon patron, il a près de 45, si ce n’est pas 50 années d’exercice derrière la cravate.
Je suis vraiment contente. J’ai l’impression d’avoir trouvé ma place après avoir tiré le diable par la queue pendant sept ans. Ça a pris un petit moment avant que j’atterrisse là, mais je suis vraiment contente.
À quoi ressemblent vos tâches?
C’est de la rédaction de documents, la gestion de courriels, la rédaction de procédures, faire le lien avec le palais de justice, du suivi de dossier, prendre des rendez-vous, du classement, tenir les dossiers à jour et les tenir droits surtout!
Dans un dossier, il y a beaucoup de documents. Je suis quelqu’un qui est quand même organisé. J’essaie de les tenir le plus droit possible quotidiennement, de les tenir à jour le plus possible, de ne pas échapper les dates.
Il y a des délais à respecter, ça aussi j’apprends à gérer ça. Une chance que j’ai des mines d’or autour de moi pour m’aider! De se référer le plus possible aux gens qui nous entourent, je pense que c’est un bon travail d’équipe.
Qu’est-ce que vous préférez de votre emploi?
Je pense que c’est que les journées se suivent et ne se ressemblent pas. On touche à tout :
mises en demeure, poursuites, civil, familial, un divorce… J’arrive le matin, je regarde l’agenda, et je ne sais pas ce qui va ressortir de tel rendez-vous. Ça va être une longue poursuite ou une petite mise en demeure?
Depuis trois mois, j’apprends tous les jours. Je pense que j’en ai encore pour des années à apprendre, parce que le domaine juridique évolue énormément au fil des années.
Je me lève le matin et je suis contente d’aller travailler. Je trouve ça motivant.
Ça fait seulement trois mois que je suis là, et j’aspire à une longue et prolifique carrière comme ma voisine de bureau, qui est là depuis plus de 25 ans.
Quel est votre plus grand défi?
D’apprendre les rouages du système juridique, les délais, les façons de procéder, les documents à produire pour le palais de justice. Si on a une procédure à déposer, on ne peut pas juste l’envoyer au palais de justice : il y a des façons de faire à respecter.
Étant donné que je n’ai pas de formation juridique, je le vois comme un apprentissage et un défi à relever.
Quelle serait la prochaine étape professionnelle pour vous?
J’espère pouvoir prendre ma retraite au sein de ce bureau-là. Des « en attendant », j’en ai tellement eu dans mon début de carrière! Je me disais que si je peux trouver LA place, je vais faire 35 ans là.
J’aurais aimé que ce soit à la ville de Sept-Île, mais la vie en a décidé autrement et c’est bien correct comme ça. C’est ici que je veux faire mes années d’expérience.
Vous voulez donc demeurer à Sept-Îles?
Il fût un temps ou j’aurais aimé aller en ville à Québec, parce qu’ici la région était en train de mourir. On est très dépendants du cycle minier, nous. Il était un temps où ça n’allait pas super bien, les mines fermaient.
Je suis maman aussi, toute la famille de mon garçon est ici. Je ne voulais pas le déraciner. Peut-être quand il sera plus grand!
Moi, je veux faire ma carrière chez Besnier Dion Rondeau, mais on ne sait pas ce que la vie va amener dans cinq ans.
Le plus possible, je voudrais rester dans ma ville natale. On est loin, mais on est bien. On a les paysages, la tranquillité, le luxe de pouvoir venir dîner chez soi à chaque midi...
C’est sûr qu’on a des désavantages, comparé aux grande villes. On n’a pas de grands magasins, pas autant de services ni d’attractions. Mais on a la nature! Le Ski Doo, le 4 roues, le bois, la mer! Pas de stress, de trafic, de bouchon, d’être pris sur le pont.
Ça n’arrive pas chez nous.
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