Natalie Valiquette : coup de foudre pour le litige
Florence Tison
15 février 2019
Bon à savoir
6 minutes à lire
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Nous lui avons posé quelques questions à propos de son parcours.
Wow, tout un titre!
(Rires) Disons que je suis adjointe en litige spécialisé en construction chez BLG, une petite entreprise québécoise. Je viens d’arriver. Avant, j’étais chez Stikeman Elliott.
Pourquoi êtes-vous partie de chez Stikeman Elliott?
Les opportunités de carrière étaient moins intéressantes. Chez Stikeman Elliott, j’étais rendue entre deux chaises. J’ai voulu évoluer.
Qu’est-ce que vous faites maintenant?
En tant qu’adjointe à la pratique, c’est moi qui parle aux clients en premier! C’est pratiquement comme une parajuriste, mais sans le titre (Rires).
Je fais beaucoup de travail de budget. Je rédige des documents, parfois dictés par les avocats : des rapports spécialisés dans l’opinion légale, ce qui se passe avant et pendant le procès...
Je m’assure que tout ce qui a rapport avec l’avocat se fasse dans la plus belle douceur, que tout soit bien en règle, contrairement à avant! Avant, c’était plus administratif. Là, c’est plus juridique.
Vous préférez ça?
Oui! Je suis une fille de litige.
Je pense que c’est depuis que j’ai commencé l’école à l’EMICA. J’ai eu la facilité d’étudier et d’apprendre en juridique. J’aime ça, j’en mange! Je suis même allée faire mon DEC en technique juridique, que je termine cette année.
C’est un retour aux études, alors!
J’ai fait ça pendant cinq ans (le DEC). Je l’ai fait parce que mon fils est rendu adulte. Il est entré au cégep en même temps que moi!
En 2013, j’ai commencé mon DEC. Bien sûr de soir, on s’entend!
Et vos études en secrétariat?
J’ai fait le DEP en secrétariat, et l’ASP en juridique. J’ai gradué en 2011. J’ai recommencé en 2013 après avoir travaillé dans un petit bureau d’avocat. Dans les petits cabinets, on fait de tout, et j’ai bien aimé ça!
Tout de suite après mon DEP, pendant mon stage en secrétariat, je faisais mon cours d’ASP
en même temps : deux heures de cours le matin, et je partais à mon stage.
J’étais équipée pour travailler dans le domaine même si je n’avais pas d’expérience. Je le souligne, parce que le DEP, c’est un bon cours. Tu ne te sens pas perdu en commençant dans ce domaine-là. Au DEP, tu es obligée d’avoir une moyenne de 85%, sinon tu n’as pas ton diplôme. Il faut que tu refasses ton DEP.
Qu’est-ce que vous faisiez, avant votre retour aux études?
J’ai toujours travaillé dans les bureaux, il y a bien longtemps quand j’étais plus jeune. J’ai commencé comme graphiste en infographie. Le World Trade Center en 2001 a beaucoup fait baisser l’économie. J’ai fait beaucoup de petites jobines. Ça ne marchait pas très bien. Je n’avais pas de stabilité. Disons que c’était très dur avec un enfant en bas âge.
Les jobines, c’était en secrétariat?
Oui! Je l’ai fait par expérience des bureaux. Éventuellement, tu ne peux pas rentrer si tu n’as pas l’expérience. Mais toutes les entreprises où je travaillais faisaient faillite. Je changeais de job tous les six mois, un an.
Je savais que le ministère de la justice ne ferait pas faillite, lui! Je me suis inscrite au DEP et Emploi Québec a payé les frais. Il fallait que je fasse le DEP, sinon je ne pouvais pas faire l’ASP.
Je suis allée aux portes ouverts de l’EMICA et j’ai décidé de le faire de reculons, parce que je trouvais ça long, mais finalement je l’ai fait en 11 mois avec une moyenne de 95 %!
Ma professeure m’a fait rentrer une-demi journée dans sa classe en ASP. J’ai adoré! Je me suis inscrite. J’avais un stage à compléter, mais mes notes étaient assez fortes pour que je puisse rentrer. Et puis elle voyait bien que je voulais vraiment le faire! Je pense que je l’ai assez achalée pour qu’elle accepte. (Rires)
Vous ne regrettez pas votre choix?
J’adore autant ça, par contre maintenant je sais exactement ce que je veux faire : du corporatif, du divorce, personne et famille. Je me suis rendue compte que c’est dans le litige que je voulais rester. J’ai trouvé un cabinet qui répond à mes demandes, et je tâche de répondre aux leurs!
Il y a aussi le domaine en tant que tel. Le droit, c’est un autre monde! Il faut avoir le caractère, la personnalité pour travailler dans le domaine. C’est stressant, travailler dans le domaine du droit.
Les filles ou les hommes, on a tous quand même un certain caractère. C’est comme un soap opera, mais en compagnie au lieu que ce soit à la télé!
Qu’est-ce que vous aimez le moins?
La compétition entre femmes, entre les adjointes. J’aime beaucoup travailler en équipe, mais quand il y a une qui en fait pas partie, c’est difficile. On se retrouve à faire le travail tout seul.
Quand on travaille pour une firme, ce n’est pas l’avocat la firme, c’est l’équipe! S’il y en a toujours deux ou trois ou quatre qui te mettent des bâtons dans les roues… C’est pour ça qu’il faut toujours regarder avec quelle équipe on va travailler. Si ça ne marche pas, il ne faut pas s’attarder là, pas dans ce domaine-là! Ça va trop vite.
J’ai remarqué que dans les grands cabinets, il y a beaucoup de compétition. Là où je suis, il n’y en a pas! C’est moins stressant.
Quel est votre plus grand défi au travail?
Je suis une adjointe, mais c’est sûr que j’ai une éducation de parajuriste. Mon défi, c’est d’être une adjointe qui peut appliquer ses connaissances juridiques. Je sens que ça peut arriver. Il y en a qui essaient. On appelle ça des postes hybrides entre adjointe et parajuriste, mais il n’y en a pas beaucoup!
Quelle est la différence entre un poste hybride et le vôtre?
Ça ressemble, sauf que je n’ai pas d’heures à facturer au client. Et moi, je veux être capable de facturer au client!
Pourquoi ne devenez-vous pas parajuriste?
Ça demande beaucoup d’heures de travail : 1 200 heures pour être parajuriste. Il y en a beaucoup qui ont le DEC et qui ont pris la décision de rester adjointe pour avoir une vie. C’est comme les jeunes avocats : ils n’ont pas de vie, il faut qu’ils poussent dans le domaine.
Je voudrais être capable de faire une job de parajuriste sans l’être, mais on n’est pas encore rendus là. On est encore séparées de par nos tâches. On a secrétaire comme titre, quand dans le fond, on en fait autant que les parajuristes. Pourtant, je suis capable de rédiger une demande introductive d’instance autant qu’une lettre!
On a des connaissances très élevées, mais on ne peut pas les utiliser parce qu’on est encore étiquetées par notre poste. Arrêtez de nous séparer en titre, ça serait merveilleux!
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